Que vous en ayez déjà vaguement entendu parler ou que ce nom ne vous évoque rien qui vaille il est important de s’intéresser à cette levure peu appréciable. Appelée Candida albicans, elle cause dans sa forme pathologique ce que l’on appelle la candidose.

C’est pourquoi je vais vous parler aujourd’hui de cette petite levure microscopique qui peut malgré tout, mettre à mal notre santé et bien-être général !

Le Candida albicans et ses deux visages !

 

La candidose est une infection causée par une levure dont la plus commune est le Candida albicans.

Le Candida albicans est une levure commensale saprophyte. C’est-à-dire qu’elle tire profit de l’association avec l’organisme qu’elle colonise sans être dangereuse ou profitable à celui-ci (différemment du parasitisme).

Elle peut être présente sur toutes les interfaces telles que la peau, les ongles ou les muqueuses. On la  retrouve préférentiellement au niveau buccal, intestinal et génital. Cette levure qui a une très grande adaptabilité se nourrit de sucres exclusivement. Elle possède aussi une très forte adhérence sur les cellules épithéliales. Elle adore les conditions de macération (humidité et chaleur) et se développe surtout à pH acide (2-4). Mais peut survivre à des pH supérieurs à 9. Sa grande adaptabilité et son adhérence la rendent difficile à traiter surtout lorsqu’elle devient pathogène.

Initialement présente sous forme de spores « inoffensifs », sa croissance est régulée par la présence d’une flore (microbiote) de bonne qualité. Le microbiote produit entre autres des molécules antifongiques qui répriment le développement du Candida. Tout déséquilibre des flores, de la muqueuse intestinale, de l’immunité, les infections intestinales, une alimentation pro-inflammatoire pauvre en fibres, les xénobiotiques, le stress ou encore le sport intensif sont autant de brèches qui vont permettre la prolifération du Candida sous sa forme de mycélium pathogène.

 

Attention

Il est important également de prendre en compte le terrain de la personne. Le Candida se développant facilement en terrain acide, toute acidose tissulaire bien connue des naturopathes est un facteur aggravant. Le terrain sera donc à considérer et à corriger lors de la prise en charge de la candidose comme nous le verrons plus loin.

Comme je le développerai dans un autre article, il ne s’agit pas de vouloir rendre l’organisme alcalin à tout prix pour fuir l’acidose !  Il est important de comprendre que chaque organe, chaque tissu à un pH physiologique propre. Ainsi l’estomac remplira pleinement ses fonctions digestives à pH 1-3 alors que le pH salivaire lui sera plutôt neutre (=7) ce qui permet l’action d’enzymes digestives (amylases) et évite toute déminéralisation dentaire 

Rassurez-vous, la présence de Candida ne rime pas forcément avec candidose chronique, ouf !

Beaucoup d’entre nous ont pu être touchés ponctuellement par la candidose se manifestant par une mycose:

Des ongles pouvant atteindre jusqu’à la matrice unguéale.

Entre les orteils (à ne pas confondre avec le pied d’athlète causé par d’autres types de champignons type Dermatophytes).

De la barbe et du cuir chevelu : se traduisant par des follicules infectés, des plaques rouges, des démangeaisons ou des pellicules.

Erythème fessier du nourrisson

Génitales et anales : traduites par une suppuration, une inflammation et une démangeaison.

Le fait d’être touché à un moment de sa vie par une mycose ne témoigne pas forcement d’une atteinte généralisée par le Candida. Cependant toute récidive ou chronicité doivent alerter sur la présence potentielle d’un réservoir à Candida au niveau intestinal.  Une investigation plus approfondie sera nécessaire grâce à des analyses biologiques (sérologique et urinaire) afin de mettre en évidence la présence pathogène de la levure.

Lorsque la petite levure devient pathogène

 

La maxime « mieux vaut prévenir que guérir » s’applique surtout au Candida ! Effectivement une fois que la levure a initié sa transformation en mycélium, le retour à l’état de spore inoffensif n’est plus possible. Seule une prise en charge globale et longue pourra maintenir l’infection à son niveau le plus minime sans que cela ne cause trop de dégâts et ne perturbe la vie des personnes touchées.

 Le Candida albicans profite des faiblesses de nos muqueuses et de notre système immunitaire pour proliférer et passer de l’état de spore à celui de mycélium invasif et agressif.

Surtout présent au niveau intestinal, sans traitements ni modifications du mode de vie, ce mycélium grâce à ses filaments microscopiques (pouvant atteindre plusieurs mètres !) peut alors envahir tout l’organisme. Dans les formes les plus graves, il peut toucher profondément les organes.

La Candidose, terrain propice aux infections

La candidose contribue également à l’émergence de co-infections et vice-versa telles que E-coli, HBV (virus de la mononucléose), Helicobacter pylori (bactérie responsable d’ulcères gastriques) ou d’autres levures par exemple.

Comme si ce n’était pas suffisant, ce mycélium produit de nombreuses endotoxines (molécules toxiques produites par la levure). Ces toxines maintiennent la zone touchée dans un état inflammatoire. Cela lui permet de s’infiltrer encore d’avantage dans ces tissus lésés.

Ces endotoxines migrent dans le sang, perturbent le métabolisme du corps entier et peuvent enflammer d’autres organes pourtant loin de la zone infectée comme le cerveau. C’est ainsi que lors de l’infection des symptômes neurologiques tels qu’un état dépressif, un brouillard mental ou une fatigue chronique peuvent être observés. S’ensuit alors tout une myriade de problèmes qu’ils soient immunitaires, hormonaux, cérébraux, digestifs etc… Le système immunitaire s’en trouve fortement perturbé et affaibli sur le long terme. La présence du Candida dans sa forme pathogène conduit à l’inflammation chronique de l’intestin grêle.

Petit rappel sur la muqueuse de l’intestin grêle

Une muqueuse intestinale saine agit véritablement comme un filtre séléctif. Elle permet de laisser passer spécifiquement les nutriments tout en gardant à distance d’éventuels pathogènes ou toxines provenant de la lumière intestinale. Ce filtre pas plus épais que du papier à cigarette est constitué de cellules appelées entérocytes. La cohésion entre ces entérocytes assure l’étanchéité de l’intestin grêle. Tout cela grâce à des liens protéiques appelés jonctions serrées. Lors de l’inflammation de l’intestin grêle, la muqueuse est agressée. Cela contribue au relâchement des jonctions serrées décrites plus haut. Les molécules non digérées, les débris bactériens, les virus, les polluants passent alors directement dans le sang où ils ne sont pas censés être. Il se déclenche alors une réponse du système immunitaire avec la production de molécules pro-inflammatoires et d’anticorps. On parle d’intestin passoire ou intestin poreux. Car il ne remplit plus son rôle de barrière sélective ce qui accentue les risques d’auto-immunité, d’allergies alimentaires ou d’inflammation de bas grade.

candidose candida albicans

Lien entre candidose  intolérance au gluten et maladies auto-immunes

Rappel :

gluten= fraction protéique composée de plus de 200 protéines dont la gliadine et la gluténine contenues dans certaines céréales telles que le Seigle, l’Avoine, le Blé, l’Orge  et Triticale (SABOT). Peu digeste, il peut causer:

  • intolérance (pas de réaction du système immunitaire mais désagréments digestifs).
  • allergie (réaction du système immunitaire et production d’anticorps).
  • la maladie cœliaque qui est une maladie auto-immune dans laquelle des anti corps dirigés contre les cellules de la muqueuse intestinale sont produits par le système immunitaire

En 2015, une étude montrait que la candidose chronique entraînait une élévation des anticorps anti-gliadine ! Le lien entre les maladies auto-immunes et candidose a été clairement établi.

Effectivement, il se trouve que les anticorps anti Candida sont associés à la maladie cœliaque. Il existe une réactivité croisée entre les deux.  Car le système immunitaire ne fait pas la différence entre la gliadine du gluten et les protéines présentes à la surface du Candida. Ce mimétisme moléculaire induisant une réaction anti-gliadine à la suite d’une candidose pourrait être le facteur déclenchant de la maladie cœliaque si elle survient chez des individus prédisposés.

Quelques symptômes qui doivent alerter sur la présence du Candidat pathogène :

 

  • Désordres digestifs :

Aérophagie et ballonnements, douleurs intestinales, nausée, mauvaise haleine, digestion longue, intolérances alimentaires, alternance diarrhée/constipation, dysbiose intestinale (perturbation de la composition du microbiote), pullulation bactérienne (SIBO), co-infections et envie de sucre +++.

  • Désordres neurologiques :

Fatigue chronique, fibromyalgie, difficulté de concentration, troubles du sommeil, anxiété, dépression, irritabilité…

  • Facteurs aggravants :

Xénobiotiques : médicaments (IPP, corticoïdes, immunosupresseurs, antibiotiques, benzodiazépines…), tabac, alcool, immunodépression (HIV, Co-infections), hygiène de vie non adaptée (stress, alimentation toxique/industrielle, sédentarité, obésité).

Les solutions :

Après ce tableau assez noir digne d’un scénario de science-fiction sachez qu’il existe des solutions pour contrôler cette petite levure qui peut nous pourrir la vie !

Tout d’abord, identifier par des tests la présence du Candida albicans
(de nombreux laboratoires proposent des tests spécifiques)

Assiduité et rigueur quant au suivi du protocole sont essentiels pour obtenir des résultats. En effet, comme je l’ai dit plus haut le Candida profitera du moindre écart pour faire des siennes !
Etant donné sa facilité à s’adapter, il sera essentiel d’avoir plusieurs angles d’attaque :                                                                                                     

                                                                                                 

  •  Alimentation adaptée (sans gluten et pauvre en sucres).
  • Utilisation de tout l’arsenal disponible en naturopathie pour agir sur la candidose, la réparation de la muqueuse intestinale et la stimulation du système immunitaire ! (Huiles essentielles, phytothérapie, gemmothérapie…).
  • Une complémentation en nutriments peut être préconisée surtout en cas de carence vraie démontrée après analyse sanguine.
  • Gérer le stress !!! Et oui encore lui ! Le stress diminue l’activité du système immunitaire alors comment voulez-vous lutter contre le Candida et ses co-infections si vous êtes immunodéprimé ?! Il sera donc nécessaire de réguler le taux de cortisol.
naturopathie candidose
naturopathie candidose

Alors si vous vous retrouvez dans ce tableau, si vous avez des signes qui vous font penser que vous pourriez avoir une candidose n’attendez plus ! Prenez rendez-vous afin que l’on détermine ensemble la source de vos problèmes et que l’on mette en place un plan d’attaque !